Analyse de chaussées jumelée à cartographie mobile 3D
Il est possible et souhaitable, lorsque le contexte s’y prête, de jumeler cartographie mobile de 3D de précision et analyse de chaussées. Au Québec, ce jumelage s’est fait à quelques reprises, entre autres à la Ville de Saguenay (relevés de 2006 et ceux de 2011), Thetford-Mines, Magog etc. La cartographie mobile, on le sait, consiste à saisir des données vidéo à l’aide de caméras étalonnées le long des rues d’une municipalité. Ces données serviront éventuellement tant à des analyses qualitatives que quantitatives. Quant à la précision des mesures, elles varient entre +/- 1 m et +/- 4 cm et même mieux parfois !
L’analyse de chaussées se divise généralement en deux niveaux : projet et/ou réseau. Au niveau «projet», les études concernent des tronçons de route seulement et permettent de poser un diagnostic précis et détaillé à des coûts plus élevés. Au niveau «réseau», l’on vise à recueillir des données sur l’état de l’ensemble d’un réseau routier afin de définir des orientations stratégiques optimales relatives aux besoins techniques et budgétaires d’intervention. Ici, les études sont moins détaillées et les coûts moins élevés. À ce jour, c’est à ce niveau que les deux technologies ont été jumelées.
Les trois éléments qui caractérisent une chaussée sont la dégradation de surface (fissuration principalement), l’uni (ou le confort au roulement) et l’orniérage. Certaines municipalités octroient des contrats d’analyse de chaussées à des consultants qui équipent un véhicule d’une caméra pointant vers la chaussée et qui est liée à un GPS dont la précision en positionnement est de l’ordre de +/- 10m. Les images saisies sont par la suite visionnées dans un logiciel approprié afin d’y identifier les surfaces dégradées. En cartographie mobile 3D, il y a presque toujours, pour ne pas dire toujours, une caméra qui pointe vers l’avant et vers le bas, donc vers la chaussée.
L’uni se mesure de deux façons : subjectivement et à l’aide d’instruments spécialisés (profilomètres). Lorsque l’analyse demandée est purement subjective, le confort au roulement est alors coté par un technicien formé qui évalue entre 0 et 5 le confort ressenti et cela, au fur et à mesure du déplacement du véhicule. En cartographie mobile 3D, il y a toujours un conducteur et un opérateur. Lorsque l’on combine les deux technologies, le technicien spécialisé en confort au roulement remplace le conducteur précité.
L’orniérage est mesuré manuellement ou au moyen de systèmes automatisés. Dans les cas où le jumelage des technologies s’est fait à ce jour, c’est le technicien spécialisé en confort au roulement qui identifiait la présence d’ornières et qui mesurait par la suite, de façon manuelle, leurs valeurs. Il aurait pu choisir d’utiliser un véhicule muni de systèmes automatisés pour les seuls endroits où les ornières étaient présentes, ce qui représente un pourcentage faible en territoire municipal.
Le principal avantage recherché par le client dans ce type de jumelage est l’économie financière. Et cette économie est réelle. Nous estimons qu’elle peut être égale à 50 % du coût de la seule saisie des données et de l’ordre de 30% sur l’ensemble d’un projet comprenant la saisie des données et leur analyse.